11/01/2009
Flocon de neige
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29/12/2008
Catherine Pozzi (1882-1934)
Dès son plus jeune âge, elle rencontre des gens de lettres et des personnalités du monde artistique dans les salons de sa mère.

En 1912, elle apprend qu’elle est atteinte de la tuberculose.

« Je suis un des points singuliers par où la souffrance de la planète rayonne » (Catherine Pozzi)

AVE
Très haut amour, s’il se peut que je meure
Sans avoir su d’où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais,
Très haut amour qui passez la mémoire,
Feu sans foyer dont j’ai fait tout mon jour,
En quel destin vous traciez mon histoire,
En quel sommeil se voyait votre gloire,
Ô mon séjour..
Quand je serai pour moi-même perdue
Et divisée à l’abîme infini,
Infiniment, quand je serai rompue,
Quand le présent dont je suis revêtue
Aura trahi,
Par l’univers en mille corps brisée,
De mille instants non rassemblés encor,
De cendre aux cieux jusqu’au néant vannée,
Vous referez pour une étrange année
Un seul trésor
Vous referez mon nom et mon image
De mille corps emportés par le jour,
Vive unité sans nom et sans visage,
Coeur de l’esprit, ô centre du mirage
Très haut amour.
NYX
Ô vous mes nuits, ô noires attendues
Ô pays fier, ô secrets obstinés
Ô longs regards, ô foudroyantes nues
Ô vol permis outre les cieux fermés.
Ô grand désir, ô surprise épandue
Ô beau parcours de l’esprit enchanté
Ô pire mal, ô grâce descendue
Ô porte ouverte où nul n’avait passé
Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie
Avant d’entrer à l’éternel séjour.
Je ne sais pas de qui je suis la proie.
Je ne sais pas de qui je suis l’amour. »
Catherine Pozzi, Très haut amour,
Ce poème est le dernier texte qu’elle a composé (5 novembre 1934). Un mois avant sa mort (3 décembre 1934, à l’âge de cinquante-deux ans), six ans après sa rupture avec Paul Valéry
« Ce qui ne peut devenir nuit ou flamme, il faut le taire »
« Il y a tant de raisons d’écrire, outre celle de publier. Par exemple exalter la conscience, l’attention ; tracer un chemin ; son chemin ; détruire ; croître…. »
« On n’arrive au plus haut de soi que contre soi »
Intransigeante, orgueilleuse, vivant à l’extrême de soi-même, Catherine Pozzi fut toute sa vie une assoiffée d’absolu.
Elle vécut « l’âme ouverte ».
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22/12/2008
Tableau de vie

Musique; Bach , concerto en D major "Pachelbel's"
Tableau de vie
Ce tableau coloré , barbouillé de gris
Patiné par le temps telle une effigie
Incrusté de nuages , de bateaux échoués
Clairsemé de mille fleurs d’automnes ou d’été
Aquarelle bariolée , que sans cesse tu picores
Touche de rose ici , une de bleu par là
Couche après couche , tu colores , tu restaures
Cette toile nuancée , c’est ta vie pas à pas .
Ne cherche pas à la peindre avec perfection
A vouloir en faire une reproduction
Chaque pièce est unique a un style différent
Laisse parler tes sens , ton cœur, au fil du temps .
Ce tableau coloré , barbouillé de gris
Enluminé par tous tes pinceaux aguerris
Atypique œuvre d’art aux mille couleurs
Gouache de ta vie , ses douleurs , ses douceurs.
© Urga le 15/12/2008.
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07/12/2008
Aujourd'hui repos
Commencer la journée avec un bon café
Plonger dans la lecture
(Delphin Enjolas "La lecture près de la lampe")
Balade sur les quais de Bordeaux , ou dans le parc ...
Si il fait beau...
(Alfres Smith "Quai de Bordeaux)
(Micholine Anemine Christine Polsen "Lecture dans le parc")
(Lucien Grangerard "Le repos")
La sieste
Pas un seul bruit d'insecte ou d'abeille en maraude
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d'émeraude
Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude.
Vers la gaze de feu que trament les rayons
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves
Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil
Et dans les mailles d'or de ce filet subtil
Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.
José Maria De Hereidia
LAISSER COULER LE TEMPS ....
Musique (Bach "Air on the golf stream")
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26/11/2008
Les grues cendrées
Déjà, vers la fin du mois d’octobre, les vols ondulants animent le ciel, accompagnés de cris incessants « krou-krou-krou ». Les premiers groupes de grues cendrées annoncent la migration automnale vers le Sud, pour passer l’hiver sous des cieux plus cléments
La grue cendrée vole à haute altitude et sur de longues distances. Elle suit invariablement la même route, une bande d’une centaine de kilomètres de largeur, qui la mène à l’automne du nord de l’Europe vers la France, l’Espagne et l’Afrique du Nord, et retour au printemps par le même chemin.
Le weekend dernier elles sont passées au Pays Basque ...
Dans sa grâce infinie le voici tout à coup :
Ballet aérien qui tous les ans répète
Cette polyphonie où sonne la trompette
Collée au bout de chaque cou.
Elles sortent alors de leur riche écritoire
Leur plume la plus belle et tracent au fusain
Sur l’ardoise du ciel le triomphal dessin
Evanescent de la lettre de la victoire.
Elle s’enfuient, s’enfuient là-bas.
Mais combien n’en reviendront pas ?
Celles-ci vont d’abord s’arrêter un moment
Dans l’humide Champagne, étape bien choisie
Pour rejoindre l’Espagne et voir l’Andalousie
Somnoler sous un ciel clément ;
Et celles-là s’en vont pressées vers la savane
Embrasée où la faune est mordue sous la dent
Aiguisée du soleil, dans le royaume ardent
D’une sœur couronnée qui, fière, se pavane.
Elle s’enfuient, s’enfuient là-bas.
Mais combien n’en reviendront pas ?
Et comme chaque année, lorsqu’il voit s’éloigner
Ces voyageuses des hauteurs et de l’automne,
Dans le sureau caché le passereau s’étonne
Qu’on ne puisse se résigner
A rester dans son nid pour subir la disette
Qui étreint la pensée des tremblants animaux
Quand des napperons blancs habillent les rameaux
Sous les doigts engourdis d’une vieille cousette.
Elle s’enfuient, s’enfuient là-bas.
Mais combien n’en reviendront pas ?
(Poème de Graoully2)
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